Cette année, tous les projecteurs, dans le monde du kite, étaient braqués sur la compétition française de Big Air, Lords of Tram. L’évènement avait déjà été un succès les années précédentes, mais cette année, les organisateurs ont apporté de nombreuses nouveautés pour un saut qualitatif considérable. La compétition s’est différenciée par une période d’attente d’un mois, pour pouvoir profiter des meilleures conditions et avoir un spectacle digne d’une étape du BAKL, un nouveau spot, celui du Barcarès, un service généreux, la nourriture et le logement pour tout le personnel et les riders présents, et un streaming en direct de la compétition.
Cette année, notre fondateur, Simone TIMPANO (Simo), était présent et est revenu à l’événement en tant que juge.
Voici ses réflexions…
Qu’est-ce que Lords of Tram représente pour toi cette année ?
Participer en tant que juge aux Lords of Tram de cette année, c’est comme compléter un processus qui a commencé il y a 4 ans, lorsque, aux côtés de Tristan, j’ai vu ce projet grandir.
Les premières années, il y avait beaucoup de travail à faire et on était peu nombreux à tout faire. Autant d’implication pour soutenir un projet ambitieux que Tristan avait déjà bien en tête.
Et, en tant qu’ami, j’étais heureux d’apporter ma pierre à l’édifice et de donner ma contribution à une discipline que j’aime et à un événement auquel je participe depuis le début.
Il est incroyable de constater où nous en sommes aujourd’hui, après quatre ans.
L’évènement a-t-il beaucoup évolué depuis le début ?
Je me souviens de la première année où nous avons eu un vent du sud au lieu d’un vent du nord, ce qui était déjà étrange.
Il pleuvait, et on s’abritait sous la table pour juger, avec les papiers qui volaient dans tous les sens.
C’était le début, le budget était réduit, mais l’envie de bien faire était grande.
À l’époque, je voyais déjà le potentiel. Le vent n’était pas le plus favorable mais Tristan avait réussi à organiser beaucoup d’activités annexes et tous les participants étaient très heureux. De plus, le spectacle n’a pas manqué, même si nous n’avons pas réussi à obtenir un résultat.
Puis, année après année, la compétition a pris forme et cette édition a été l’apothéose du succès.


Qu’est ce que cela signifie de juger le Lords of Tram ?
Lords of Tram est devenu une compétition incontournable sur la scène internationale, et accueille les meilleurs riders du monde.
Le format de jugement est celui que je préfère : les athlètes sautent les uns après les autres et il est possible de se concentrer sur chaque manœuvre.
La compétition va vite, car le temps disponible en fonction du vent est toujours aléatoire. L’attention est donc permanente et le travail est exigeant.
Pour juger un tel événement, il faut connaître les figures, leur difficulté, et analyser l’exécution pour établir laquelle, globalement, mérite la meilleure note.
Le niveau est incroyable et c’est souvent une question de feeling, car ça se joue à quelques centièmes de point.
Pour juger cette année, il fallait trouver le juste équilibre entre le ressenti et l’analyse.
Comment as-tu vécu la compétition ?
Lorsque l’on juge, il est bon d’être clair et de préciser aux riders ce que l’on attend d’eux. Et cette année, tout s’est bien passé car nous étions une équipe expérimentée et que tout était bien préparé.
Il y avait un directeur de course qui s’assurait du bon déroulement des heats, du chronométrage et du discours aux compétiteurs.
Il y avait un chef juge pour vérifier la cohérence des notations (nous faisons toujours un contrôle à la fin de chaque heat) et pour prendre des décisions importantes comme “le flag out” si le rider mettait trop de temps à sauter.
Et 4 juges, dont moi. Nous nous connaissons très bien et la communication entre nous se fait aisément.
En outre, l’organisation nous a construit une cabane pour le jugement à 5*, ce qui est idéal pour s’isoler de la foule, avoir une bonne vue sur la zone de compétition et pouvoir se concentrer.
L’année prochaine juge ou coach ?
Je me considère comme une personne réfléchie, je n’aime pas faire les choses de manière superficielle. Juger signifie comprendre l’essence de la compétition, l’évolution des manœuvres et la technicité qu’elles requièrent.
Mais la plupart de ces qualités proviennent de ma passion pour l’enseignement et le coaching. Analyser mes élèves en direct, revoir et re-revoir leurs vidéos et essayer de comprendre les meilleures astuces est ce qui me passionne le plus.
Des heures passées devant les vidéos pour comprendre chaque manœuvre, technique et complexité. Identifier les détails qui peuvent faire la différence, et les faiblesses de chaque rider.
Les deux métiers sont en partie similaires.
Mais entre les deux, mon cœur penche pour le coaching car c’est le résultat final le plus gratifiant.
Dans le jugement, l’objectif est de définir laquelle de deux personnes a été la meilleure.
Dans le coaching, l’objectif est de faire évoluer l’élève concerné, sur le plan technique et au-delà. Dans le coaching, il se crée une synergie humaine qui m’anime plus que tout.
Alors l’année prochaine, je ne sais pas… Je planifie rarement chaque détail de ma vie, nous verrons quelles sont les possibilités et je ferai mon choix à la dernière minute !
Ton dernier mot sur Lords of Tram 2022
Lords of Tram représente pour moi le rassemblement d' »amis » prêts à se battre pour une cause commune, l’amour du kitesurf big air et la volonté de soutenir un beau et ambitieux projet.
Lords of Tram est comme une seconde maison pour moi. Je l’ai vu grandir et je n’ai jamais manqué une édition. L’équipe et les volontaires qui aident sont plus ou moins les mêmes depuis le début. Tristan a eu une grande capacité à fédérer et à mettre en place une équipe qui travaille ensemble avec fierté.
De plus, Lords of Tram a été un tremplin pour certains riders, (rappelons que la deuxième année les 3 fran